À une certaine époque, il n’y avait aucun doute en ce qui concerne la façon de s’adresser à un client ou un patron, le vouvoiement était de mise. Aujourd’hui, c’est une tout autre chose, car on retrouve maintenant beaucoup plus de latitude en ce sens selon les secteurs d’activités, la culture, les valeurs de l’entreprise. De plus, les circonstances dans lesquelles on échange avec nos clients ou avec nos supérieurs dictent parfois la voie à suivre en ce sens.
Bien au-delà de la philosophe de l’entreprise
Il est vrai qu’une des questions à se poser avant d’emboiter l’une ou l’autre des façons, est d’abord de valider avec nous-mêmes ou l’organisation que l’on représente, quelle image veut-on projeter de nous ou de l’entreprise, mais encore… Il faut également tenir compte que même si la philosophie de l’entreprise prône le tutoiement patron à employé et employé à patron, cela ne veut pas nécessairement dire que d’emblée, tous nos clients et notre entourage d’affaires souhaitent être tutoyés. En effet, ce serait là une grave erreur, car bien que pour certaines personnes le vouvoiement semble créer une distance, pour d’autres, cela marque plutôt un sens du professionnalisme et du respect de l’individu, et ce, quelle que soit la position hiérarchique.
Jusqu’où le tutoiement rime-t-il avec proximité ?
En outre, il faut se rappeler que dans notre culture, le tutoiement marque la contiguïté et le niveau du lien. Par exemple, la famille, les amis, les proches et les membres d’un même groupe sont normalement des personnes que l’on tutoie automatiquement. Or, serait-il vraiment exagéré de vouloir tracer une ligne entre les liens de notre entourage privé de ceux de notre vie publique ? La réponse est celle qui tiendra compte de la proximité que vous souhaitez avoir, mais surtout qui conviendra à celui qui est en position hiérarchique supérieur. Dois-je rappeler ici que le client est toujours celui qui aura la meilleure position.
Mais comment choisir entre le tu ou le vous ?
Sachant maintenant que seuls le client ou le supérieur ont droit de veto en ce qui concerne la façon dont on s’adressera à eux, cela s’avèrerait plutôt inapproprié de demander à votre patron ou votre client de le tutoyer sur la seule base de votre propre culture ou celle de votre entreprise.
La règle est claire en ce sens, on ne demande surtout pas à un client de nous tutoyer ou de le tutoyer. En faites, la seule et unique raison qui justifie l’emploie du tutoiement avec un client, est exclusivement lorsque le client lui-même en fait expressément la demande. Et là encore, il serait même souhaitable dans certains cas, de conserver le vouvoiement en l’accompagnant du prénom de celui-ci en remplacement du nom de famille.
Finalement, faut-il se rappeler que toute marque de politesse, telle que le vouvoiement, existe avant tout pour un meilleur respect entre les individus, alors que le tutoiement, même en 2016, n’aura jamais cette même vertu.